POLARAKI – Mille polaroids d’Araki Nobuyoshi

Le musée national des arts asiatiques Guimet accueille cet automne une exposition aussi audacieuse que fascinante : POLARAKI – Mille polaroids d’Araki Nobuyoshi. Photographe japonais prolifique et provocateur, Araki explore depuis les années 1960 les frontières entre art, intimité et pulsion visuelle. Réalisés entre 1997 et 2024, les polaroids exposés témoignent d’un geste artistique quotidien, brut et instinctif. Loin d’être de simples clichés, ces images deviennent les fragments d’un journal visuel, révélant une poésie de l’instant et une tension entre érotisme et contemplation.

Une installation immersive et singulière

L’exposition se déploie dans la rotonde du quatrième étage du musée, où le collectionneur Stéphane André — à l’origine du don exceptionnel — a recréé l’installation qu’il avait conçue pour son propre appartement. 43 colonnes de neuf cadres, du sol au plafond, accueillent entre un et quatre polaroids chacun, selon des associations pensées par Araki ou le collectionneur. Ce dispositif évoque un cabinet de curiosités contemporain, saturé d’images et d’émotions, où l’étrangeté côtoie l’intime.

Le polaroid comme langage artistique

Chez Araki, le polaroid n’est pas un simple outil mais un médium à part entière. Son immédiateté, son irréversibilité et ses aléas chimiques deviennent les vecteurs d’une authenticité radicale. L’exposition POLARAKI révèle comment cette technique, souvent perçue comme éphémère, peut porter une œuvre d’une intensité poétique rare. À travers cette installation, le musée Guimet poursuit son engagement envers l’art contemporain asiatique, offrant aux visiteurs une expérience visuelle et sensorielle inédite.

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