Auschwitz-Birkenau vu par Raymond Depardon

En 1979, Raymond Depardon, photographe et cinéaste reconnu, est envoyé par Paris Match pour documenter le site d’Auschwitz-Birkenau. Ce qu’il découvre sous la neige est un paysage silencieux, figé, presque irréel. Pendant deux semaines, il capte en noir et blanc l’immensité géométrique du camp, ses clôtures, ses baraques, et les traces ténues de l’humain : une robe oubliée, un arbre solitaire. Ces clichés, jamais exposés ni publiés dans leur intégralité jusqu’à aujourd’hui, sont enfin révélés au public à l’occasion de la 80e commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah.

Une exposition sobre et puissante

Présentée au Mémorial de la Shoah à Paris jusqu’au 9 novembre 2025, l’exposition « Auschwitz-Birkenau vu par Raymond Depardon » offre une immersion visuelle saisissante. Les photographies sont projetées sur sept murs, enveloppant le visiteur dans une atmosphère de recueillement. L’entrée est libre, et la scénographie, signée Studio Adrien Gardère, accompagne avec sobriété les images du photographe.

L’art au service de la mémoire

Depardon n’a pas cherché à illustrer l’horreur, mais à capter l’absence, le silence, la trace. Son approche documentaire, sans mise en scène, rend hommage aux victimes sans jamais tomber dans le spectaculaire. Ces images, désormais conservées au Mémorial de la Shoah, sont aussi disponibles dans un beau-livre coédité avec Calmann-Lévy.

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