Poussez la porte de maisons d'artistes d'exception

Depuis le 25 mai 1899, le temps semble comme suspendu dans l’atelier de Rosa Bonheur, au château de By à Thomery, accessible en train depuis Paris, au départ de la Gare de Lyon.

Ici un chapeau et des bottines, là une palette et des pinceaux, un tableau inachevé… semblent attendre son retour. Laissez-vous porter par les parfums de violette et de térébenthine et faites un bond dans le temps, à la rencontre d’une femme et d’une artiste engagée qui avait fait de la peinture animalière sa spécialité et dont le talent était reconnu jusqu’aux Etats-Unis d’Amérique. Un destin exceptionnel !

Au faîte de sa gloire, Emile Zola acquiert cette charmante demeure à Médan en bord de Seine, à l’écart du tumulte de Paris. Elle devient le témoin de l’écriture de quelques-uns des plus beaux romans de la littérature française, de Nana à Germinal. Restaurée, et magnifiquement préservée, la propriété nous plonge dans l’intimité de l’un des auteurs français les plus lus et étudiés dans le monde. Du salon-billard aux étonnants vitraux symbolistes au cabinet de travail avec son imposante cheminée, de la salle à manger à la cuisine et salle de bains, retrouvez les décors imaginés par l’écrivain lui-même.

Complétez votre visite par la découverte du Musée Dreyfus, aménagé dans une dépendance de la Maison Zola. Il s’agit du premier musée dédié à cette célèbre affaire qui divisa l’opinion à l’aube du vingtième siècle et pour laquelle l’implication publique d’Emile Zola marqua un tournant essentiel.

Visiter la maison Jean Cocteau à Milly-la-Forêt, à 1 heure en voiture de Paris, c’est entrer dans l’univers protéiforme de cet artiste touche-à-tout, tantôt écrivain, réalisateur, poète ou encore peintre et dessinateur.

Véritable dandy, c’est dans cette demeure historique au charme discret, parmi les fleurs de son jardin, qu’il aimait se ressourcer, loin de l’agitation du Tout-Paris. Il y passa les 17 dernières années de sa vie, entouré des objets qu’il affectionnait tant.

Il repose aujourd’hui à quelques minutes de là, dans la chapelle Saint-Blaise des Simples qu’il avait lui-même décorée. La boucle est bouclée.

En 1807, en pleine tourmente politique, François-René de Châteaubriand trouve refuge à moins de 20 km de la capitale, au domaine de la Vallée-aux-Loups, où il débute l’écriture de ses « Mémoires d’outre-tombe »

Dans ce « petit désert d’Aulnay », comme Châteaubriand se plaisait à l’appeler, pas de dunes à l’horizon, mais une oasis de végétation luxuriante à l’image de ce voyageur et botaniste dans l’âme. Cette élégante demeure accessible en RER B depuis la station parisienne de Châtelet-les-Halles, vous plonge dans l’atmosphère romantique d’une « chartreuse » du 19e siècle.

Monet avait Giverny. Gustave Caillebotte, lui, avait sa propriété à Yerres. Dans cette superbe villa et son jardin paysager, implantée à 30 minutes de RER D depuis la gare de Lyon, le peintre, entouré de sa famille, réalisa plus d’un tiers de ses œuvres dans les années 1870.

Ce foyer chargé d’histoire, restauré il y a peu pour retrouver tout son lustre d’antan, reconstitue fidèlement l’univers intime de l’artiste. Impressionnant…

C’est dans ce moulin de la fin du XIIe siècle situé à Saint-Arnoult dans les Yvelines, à l’ouest de Paris que quelques-unes des plus belles pages de la littérature française ont été écrites. En 1951, le couple d’écrivains Elsa Triolet et Louis Aragon, au sommet de sa gloire, cherche un havre de paix, une maison où chacun pourrait écrire, loin du tumulte parisien. Ce sera le Moulin de Villeneuve, une charmante demeure au cœur d’un parc de 5 hectares. Ce magnifique décor fut la source d’inspiration de leurs écrits pendant plus de 20 ans. Ils reposent aujourd’hui côte à côte dans le parc de la propriété comme l’avait souhaité Elsa.